Depuis qu'elle a retrouvé la montre de son père, l'a remontée et mise à son poignet, la jeune femme s'est elle-même mise en mouvement, suivant une impulsion, elle visite des maisons, comme pour retrouver le lieu d'un rendez-vous manqué. Le présent de plus enplus laisse place à des scènes de sa vie passée, dans l'hotel où elle s'est installée : les pas de son voisin se superposent à ceux de son père lourds de chagrin, le gros chat orange la renvoie au compagnon de ses jeux de petite fille, la silhouette de sa mère frivole, rôde. Les souvenirs de son enfance l'assaillent. Se tisse peu à peu sous nos yeux, et presque à l'insu de la narratrice, un magnifique et subtil roman des origines : les fils de sa vie se dénouent, ses engagements s'éclairent à la lumière des idées qu'elle soupçonne avoir été celles de son père... et elle connaît enfin l'apaisement. Pouvoir rédempteur des mots qu'elle tissent comme un enchantemment.