Alaa El Aswany est un auteur égyptien, enraciné dans la terre noire du Nil, de la même veine que Naguib Mahfouz. Il pose un regard tendre, affecteux, plein de pitié et de compréhension sur ses personnages qui se débattent tous, riches et pauvres, bons et méchants, dans le même piège. Il ne juge pas mais préfère nous montrer les espoirs puis la révolte de Taha, le jeune islamiste qui rêvait de devenir policier; l'amertume et le mal de vivre de Halem, homosexuel dans une société qui lui permet de jouir mais lui interdit le respect de l'amour; il nous fait partager la nostalgie d'un passé révolu du viel aristocrate Zaki; l'affairisme louche mêlé de bigoterie et de lubricité d'Azzam; la dérive de la belle et pauvre Boussaïna, tout celà à l'ombre inquiétante d'un islam de combat, qui semble être la seule issue pour une jeunesse à qui l'on n'a laissé aucun autre espoir. Nous comprenons un peu mieux comment va l'Egypte, certes, mais aussi comment va le monde et peut-être également, pourquoi explosent les bombes...