Tanger. Azel passe ses journées dans un café en face de la mer. La mer bleue qui le sépare de l'Espagne, de l'Europe. De cet autre monde dont il rêve. Est-ce vivre que de vivre une vie qui ne mérite pas d'être vécu ? Gangrené par la corruption, usé par l'ennui et le kif, abîmé par la prostitution et la violence, démoralisé par la pauvreté, l'exploitation et l'arbitraire, le Maroc n'arrive pas à dissuader sa jeunesse de partir. Azel ne veut pas renoncer au départ, même si on a retrouvé le corps de son cousin Noureddine, mort noyé. Tous ceux qui traversent le détroit, mène des existences chaotiques. L'Espagne n'est pas une solution. Il manquera toujours à cette terre d'être la leur pour que la vie dont ils rêvent puissent enfin être leur vie.
Le véritable passeur, c'est l'écrivain, celui qui transforme toute expérience en conscience, et reconduit ainsi chaque homme au plus prés de soi. Il le rapatrie.