2712 Nouveautés Romans Jeunesse

Une ville anglaise baptisée " le désert de la solitude " par la communauté pakistanaise qui s'y est réfugiée, et qui reste tiraillée entre les lois d'Allah et la modernité. Une déchirure dramatique vécue par une famille passablement déboussolée. Un double meurtre est commis : Pourquoi Jugnu et Chanda, deux amants qui cohabitaient sans être mariés ont-ils été assassinés ? Pour des raisons crapuleuses ou pour que triomphent les lois aveugles d'un islam rétrograde ?Le livre soulève des sujets brûlants : les conflits entre l'Islam et l'Occident, la question raciale, les douleurs de l'exil, les dérives liées au fanatisme religieux, le repli identitaire Un livre inquiétant, superbe, qui brasse les eaux troubles de l'Angleterre métissée.

Des femmes hors du commun, en perspective, à la charnière du XX° siècle : Blanche Wittman, et Marie Curie. Blanche, d'abord vedette incontestée des fameuses séances d'hypnose de Charcot à la Salpetrière, devient par la suite, assistante de laboratoire de Marie. Brûlée par le radium, elle sera amputée de deux jambes et d'un bras. Marie Curie, plongée dans ses recherches, entame après son veuvage une liaison avec Paul Langevin, mais le scandale national l'oblige à l'exil Désespérée, elle se confie à Blanche. Elle veut entendre parler de l'amour que lui vouait Charcot, des réponses que donnaient Blanche. Des années de travail n'ont pas réussi à occulter l'amoureuse. Deux femmes entre passion et recherche, enfermement et écriture. Enquist utilise les carnets de Blanche pour raconter cette histoire d'ascension et de chute.

Paul Rayment est un sexagénaire australien. Un jour, au coin d'une rue d'Adélaïde, il est renversé de sa bicyclette par un chauffard. Il est amputé d'une jambe et refuse la prothèse que les médecins veulent lui greffer, comme s'il voulait assurer ce corps disloqué. De retour chez lui, une auxiliaire de vie réchauffe son vieux cœur desséché. C'est alors que la romancière Elisabeth Costello, l'héroïne machiavélique du précédent roman de Coetze, frappe à sa porte, et exige qu'il la reçoive. Ils se parlent et s'affrontent, mais petit à petit il devient une marionnette dans les mains d'Elisabeth : elle le manipule, décide à sa place, sans qu'on sache si ses actions sont réelles ou inventées de toute pièce par une romancière en quête de personnages. Une fiction dans la fiction, mais aussi une méditation sur l'identité., un trompe-l'œil. Coetzee met en scène la littérature elle-même, avec ses diaboliques pouvoirs, lorsque s'effacent les frontières entre l'illusion et la réalité. Dans un style dépouillé jusqu'à l'épure.

Maurice s'intoxique aux gauloises, s'ennuie, joue au diabolo, confectionne des canards en mie de pain. Quand débute le récit, il lui reste 10 ans à vivre. Au sommet de sa gloire, ce petit grand homme de 1.61cm pour 45 kilos. Un roman dont le compositeur Maurice Ravel est le héros, où tout est exact, précis jusqu'à l'obsession. Pourtant, cela n'a rien d'une biographie, car l'essentiel se joue dans les marges, en creux, avec déplacements de focales : zooms et plans larges alternés.
Précis, alerte et sensible, Jean Echenoz séduit avec ce portrait incarné d'un génie qui perd pied peu à peu.

Kafka Tamura, le narrateur, n'a que 15 ans, et il ressemble pourtant à une ombre. S'il ne sourit à personne, c'est parce qu'il sait qu'il est damné : une funeste prophétie lui a annoncé qu 'il serait un fils parricide et incestueux., comme îdipe,. Il lui reste donc à disparaître, à quitter sa maison de Tokyo et s'enfuir aux confins du Japon, où le sphinx a le visage d'un vieillard amnésique : l'énigmatique Nakata, qui n'a pas son pareil pour déchiffrer les obscurs présages lancés par le Ciel. Kafka se réfugie dans une lointaine bibliothèque de province, un sanctuaire de papier, espérant ainsi échapper au destin qui le traque. Sa confession est un exorcisme noir, complainte d'un enfant sacrifié, d'une dignité bouleversante. Récit allégorique, envoûté et envoûtant, qui touche au surnaturel et au fantastique.

Daniel Silitoe grandit à la montagne à une époque où il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Sa mère, Rosalba , son grand-père Julien et sa grand-mère Germaine vivent avec lui. Son père, Alain a disparu un matin après avoir embrassé sa femme. Il est parti à la guerre et ne reviendra pas. Adulte, Daniel, devenu géographe, part en mission au Mexique. Il doit rédiger un rapport sur l'expropriation des petits agriculteurs. Dans cette vallée, les grandes compagnies fruitières étrangères font travailler les enfants dans les champs. Dans un autocar, Daniel rencontrera Raphaël Zacharie, qui a posé ses bagages à Campos , village où l'on rêve d'une société idéale. L'harmonie de Campos sera de courte durée, l'utopie ayant tourné à la faillite et à l'exil . Le peuple qui contemple les étoiles sera chassé par la méchanceté, la cupidité et la bêtise des hommes. En quête d'un royaume, la petite troupe s'en ira sur la route.
Sobre et efficace, la pose de Le Clezio suit pas à pas les traces de ce jeune géographe français aux prises avec la réalité de l'Amérique latine.

L'identité, l'idée que nous avons une seule vie, un seul nom, un seul prénom, une seule confession, tout ceci est de l'ordre de l'esclavage social. C'est une servitude volontaire dont nous pouvons nous émanciper. C'est cette même émancipation que choisit de vivre Ann, l'héroïne de Villa Amalia. Parce que Thomas, son compagnon depuis 17 ans la trompe, Ann décide de laisser derrière elle sa vie entière. Elle liquide son passé, sa maison, ses pianos, ses comptes bancaires clos, le mobile brisé, elle se met en route ; Trains , chambres d'hôtel, L'Engadine, puis l'Italie, Ischia dans la baie de Naples, et la villa de la vieille Amalia. Elle vivra intensément nombreuses expériences jusque là inconnues. Des pages sobres et graves, magnifiques, pleines de lumière et de secret.

Revoici Chien Brun, le héros fétiche de Jim Harrison, cet indien métis de 90 kilos, un peu fêlé, braconnier, festoyeur, fanfaronneur, roulant les flics dans la farine, mais redevenant un ange au contact de la nature sauvage. . Cette fois ci, en plus d'une rage de dents carabinée, il a l'âme en berne et la queue basse. Parce que les affreux bureaucrates du coin veulent lui arracher la petite Baie, une gamine handicapée dont il a la charge. L'administration veut la placer dans un internat spécialisé. Pas question ! Du fond de sa caravane Chien Brun prépare un plan. Un délicieux éloge de la désobéissance, un hymne à la vie sauvage. Deux autres récits, dont le dernier Traces, où Jim Harrisson renoue avec l'autobiographie. Il raconte son enfance rousseauiste dans le Michigan, ses premières escapades vers New York, ses débuts d'écrivain fauché. " Avec l'âge, on est libre de retrouver une certain liberté ".

Avec deux adolescentes et un mari parti avec une autre élever des crocodiles au Kenya, Joséphine se sent dépassée et doit reconstruire sa vie. Médiéviste effacée, elle accepte d'écrire un livre qui sera endossée par sa soeur, une parisienne tellement plus photogénique qu'elle. sa soeur lui reversera les dividendes. Autour de ce mensonge, s'articule l'histoire trés contemporaine d'une femme qui se révèle après une séparation, avec sa capacité de résistance et sa quête de bonheur. C'est une partition sur les amours enfuies et naissantes, les blessuresfamiliales, l'adolescence, tout un monde réel et contemporain, émouvant et pugnace. Avec un mélange de modernité, de gouaille, de révolte et de tendresse, katherine Pancol écrit un roman à l'écriture enlevée collant au langage des personnages.

Roxane, 23 ans arrive seule à Paris. Elle vient de passer deux ans en Turquie, après avoir fui l'Iran des mollahs. Elle ne parle pas le français et n'a que deux mois d'économies. L'ivresse de la liberté la déconcerte, la facilité d'obtention d'un permis de séjour ne cache pas les difficultés à venir : apprendre le français, le maîtriser. Cela sollicite toute sa pugnacité car c'est ainsi qu'elle se sentira vraiment française. Elle trouve un emploi, mais reste désespérément isolée. Son passé, qu'elle a voulu fuir lui revient sans arrêt en mémoire. Afin de se sentir moins seule, elle entame une correspondance fictive avec Montesquieu.
L'auteur décrit ici avec une vérité venant de sa propre expérience les difficultés de l'exil et de l'intégration, dans un français parfaitement dominé.

En nous ouvrant les portes de La Mascagne, la maison de ses grands-parents, puis de ses parents, où se retrouve en vacances, toutes générations confondues, la famille Delerm, l'auteur se retourne pour la première fois sur son enfance et sur son adolescence. Il dresse un portrait tendre et doucement nostalgique des lieux et des personnages qui l'ont vu grandir chaque été. C'est le livre le plus personnel qu'il ait écrit.

Avec Villon, qu'il institue narrateur de sa propre vie, Jean Teulé détient le héros maudit idéal : voleur, buveur, fornicateur, tueur, perpétuel gibier de potences, mais aussi génial compositeur de ballades et de rondeaux. S'inspirant d'auteurs mentionnés en fin d'ouvrage, il invente le tumultueux destin de l'orphelin François Villon, du nom du chapelain qui le recueillit et l'éduqua. Rythmé par plusieurs de ses poésies, cette biographie apocryphe reconstitue de façon spectaculaire le Paris agité du XV° siècle.

Moïra, dans la mythologie grecque, représente la destinée. Amoureuse de l'existence terrestre qu'elle ne connaîtra jamais, elle brouille les cartes de ses protégés, quand elle les juge mal distribuées.
Ainsi Marion, qui s'est mariée en espérant former un couple moderne, respectueux de la liberté de l'autre, mais qui découvrira qu'on peut souffrir autant que les héros de Racine alors qu'on a passé le contrat de Sartre et Beauvoir. Mais Moïra lui fera vivre, en marge, une liaison passionnée avec un Irlandais un peu fou, un peu poête.
Sa mère Alice, 80 ans, journaliste féministe de choc, grand-mère indigne et pourtant tendre, s'est jurée de ne pas se laisser déborder par la vieillesse. Un défi que Moïra l'aidera à relever avec panache. Alice affrontera son age avec une lucidité impitoyable et un humour décapant.