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Dans un retaurant bondé de Tel-Aviv, une femme fait exploser la bombequ'elle dissimulait sous sa robe de grossesse. Toute la journée, le docteur Amine, israelien d'origien arabe, opère à la chaine les nombreuses victimes de cet attentat atroce. Au milieu de la nuit, on le rappelle d'urgence à l'hopital pour lui apprendre sans ménagement que la Kamikaze est sa propre femme. Yasmin Khadra aborde un tel sujet avec audace, générosité et humanisme

Yann Quéffelec de son écriture à la fois souple et tendue comme un élastique, nous fait pénétrer dans ce théatre d'ombre de l'enfance et de l'adolescence. Marc est un garçon plutôt doué, volontiers fanfaron, vrai sentimental planqué derrière le masque du "déconneur". Il adore sa mère, pianiste de renom, quia abandonné les concerts pour élever ses enfants. Ses rapports avec son père, toujours en partance pour des missions lointaines, sont médiocres. Il joue le clown pour ne pas voir et ne pas comprendre le drame qui se noue sous ses yeux

Un récit aussi limpide qu'une aquarelle. Un grand-père, Monsieur Linh, parvient à fuir son village dévasté de sa famille, n'ayant plus que sa petite fille Sang Diu, Matin doux. Les voilà recueillis dans l'un des centres que les grandes villes mettent à la disposition des êtres perdus : mélange de douceur professionnelle et anonymat brut. Le grand-père veille sur sa petite fille, comme si sa vie en dépendait. une rencontre de hasard sur un banc dans un square, donne un air de poème à cette double solitude. Deux êtres que la violence du monde a réuni font passer une émotion tendue, toute en délicatesse.

Des "néeohumains", adeptes d'une secte, l'église élhomite, pouvant accéder à la vie éternelle grace à l'ADN

Charlotte, la trentaine, après une déception amoureuse, accepte le poste d'un collège de jeunes filles de Douala. installations rudimentaires, peu de moyens. Qu'importe ! Elle constitue peu à peu un groupe d'enseignants motivés, se lient avec quelques expatriés atypiques, vivant en brousse. Elle s'attache à ses élèves,cmarounaises, volontaires, attentives et résistantes comme l'antilope, auquelles elle veut donner un métier pour qu'elles puissent choisir leur destin.
Ell quittera le pays en 1961, au moment de l'Indépendance.
Charlotte a vraiment existé. A la façon d'un journal, à la fois sobre et imagé, ce roman retrace un éducation tenant compte de deux traditions, qui formera l'élite féminine du pays, et des aspects peu connus du colonialisme.

En 1956, Wen et son mari Kejun sont de jeunes étudiants remplis de l'espoir nouveau amené par le communisme en Chine. Kejun s'enrôle comme médecin dans l'armée, mais Wen apprend peu après sa mort sur les plateaux tibétains. Partie à sa recherche, elle découvre une vie à laquelle rien ne la préparait, mais aussi des coutumes, une culture, une spiritualité. Un roman tiré d'une histoire véridique.

Magnus est l'histoire d'un rejeton du nazisme à la poursuite de son identité. au départ, une image mentale souvent enigmatique, un homme de dos vétu d'un grand manteau qui lui bat les flans. il est appuyé contre un mur au fond d'une impasse

De dangereuses phobies d'impulsion assaillentNina Bouraoui. Elle consulte un médecin décidée à vaincre ces mauvaises pensées qui la rongent . Face au médecin, elle vide son sac et se lance dans une confession à la fois écorchée et lumineuse. Elle dit magnifiquement la perte d'un pays, l'Algérie, laissé derrière elle à l'age de 14 ans , la perte momentanée de son écriture, la découverte adolescente de la mort. Images, sons odeurs se superposent. Une bien belle thérapie littéraire qui nous transporte.

La Chine comme point de départ : le héros en vadrouille prend le train Shangaî-Pékin; durant le trajet, il fait l'amour avec une jolie femme. Soudain son portable sonne : le père de son amie Marie vient de décéder. pour transcrire le désarroi du narrateur, l'auteur s'attarde sur des détails anodins. et décrit avec virtuosité la fin de l'amour et les chassés-croisésd'amants qui s'attirent pour mieux se repousser.

Kars est une petite ville provinciale endormie de l'Anatolie.Le jeune poête turc Ka, s' y rend pour le compte d'un journal d'Istanbul pour enquéter sur plusieurs cas de suicidesde jeunes femmes portant le foulard. Mais Ka désire aussi retrouver la belle Ipeck, une ancienne camarade de faculté, fraichement divorcée de Muhtar, un islamiste candidat à la mairie de Kars.
La ville est en pleine effervescence en raison d'élections à haut risque. Il est l'objetde diverses sollicitudes et se trouve piégé par son envie de plaire à tout le monde. Lechef de la police locale, la soeur d'Ipeck adepte du foulard, l'islamiste radical vivant dans la clandestinité, l'acteur républicain Sunay, tous essaient de gagner la sympathie du poéte et de le rallier à leur cause. Ka avance comme dans un rêve, voyant comme à travers un voile,le voile de son inspiration poétique retouvée et celui de sa passion grandissante pour Ipeck, comme le voile de neige qui recouvre la ville. Mais la ville va vers la tragédie.
Bien que roman à suspense, sur des sujets politiques trés contemporains, Neige a un ton poétique et nostalgique qui nimbe chaque page.

Un savoir-écrire comme Elisabeth Taylor et Angela Huth. Le danois Jens Christian Grondahl avance doucement dans la narration, laisse entrevoir le caractère de son personnage, puis le plonge avec malice dans les affres de la déconstruction.
Irène, 56 ans, est une femme parfaite, épouse, mère et avocate, spécialiste des divorces. Jusqu'au jour où bètement, elle écoute le répondeur téléphonique et comprend que son mari la trompe. Jusqu'au jour où, sa mère malade, lui confie une lettre à n'ouvrir qu'après sa mort, et que biensur, Irène ouvre illico. Son Père n'est pas son père, le vrai, un musicien juif s'est enfui pour des rais ons que l'on imagine.
Un livre dense, d'une infinie délicatesse.