Paul Rayment est un sexagénaire australien. Un jour, au coin d'une rue d'Adélaïde, il est renversé de sa bicyclette par un chauffard. Il est amputé d'une jambe et refuse la prothèse que les médecins veulent lui greffer, comme s'il voulait assurer ce corps disloqué. De retour chez lui, une auxiliaire de vie réchauffe son vieux cœur desséché. C'est alors que la romancière Elisabeth Costello, l'héroïne machiavélique du précédent roman de Coetze, frappe à sa porte, et exige qu'il la reçoive. Ils se parlent et s'affrontent, mais petit à petit il devient une marionnette dans les mains d'Elisabeth : elle le manipule, décide à sa place, sans qu'on sache si ses actions sont réelles ou inventées de toute pièce par une romancière en quête de personnages. Une fiction dans la fiction, mais aussi une méditation sur l'identité., un trompe-l'œil. Coetzee met en scène la littérature elle-même, avec ses diaboliques pouvoirs, lorsque s'effacent les frontières entre l'illusion et la réalité. Dans un style dépouillé jusqu'à l'épure.